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Je me suis fait un devoir de rassembler toutes les informations possibles sur tous les peuples qui demeurent dans ce pays qui m’a recueillie. Au fil de mes recherches, après des heures le nez collé dans de vieux grimoires et parchemins, j’ai découvert de petit paragraphe concernant les Fées Draconniques : 

« Aux confins des terres sur lesquelles nous vivons, se trouve une chaîne de montagnes de Feu que nul n’ose approcher tellement la chaleur qui en émane est brûlante. Au coeur de ces montagnes, le magma bouillonnant traverse les âges. De temps à autre, lorsque la Lune est pleine et que ses rayons éclairent directement les volcans, l’air est chargée de magie à un point tel que le magma l’absorbe. Il bouillonne, scintille, miroite. Le haut est en bas, le bas est en haut, tout n’est plus qu’anarchie, tempête, brouillamini […].» 

Le reste du texte n’était pas lisible. Il fallut donc que je me rende sur place pour en savoir davantage. Je partis donc en quête de ces montagnes de feu, pour lever le voile sur tant de mystères. Je fis l’acquisition d’une armure de cuir elfique, réputée pour leur résistance sans égale aux températures extrêmes. La description faite des chaleurs des montagnes était trop inquiétante pour prendre le risque de m’y rendre sans protection.

Chêne Draconnique

Lorsque je parvins enfin sur place, la Lune était pleine, à son zénith, sa lumière baignant de douceur tout le royaume.

Le volcan continuait de bouillonner, bouillir, jusqu’à ce qu’enfin la chambre cède. Le magma jaillit en flots incandescents, dévalant la montagne en une couverture rougeoyante. Le spectacle était d’une beauté à couper le souffle. 

Mais cette pluie de feu fut de courte durée. Le magma s’arrêta soudain de couler. 

Plus un bruit. Plus un souffle. Plus un murmure. Rien n’était perceptible, si ce n’est mes propres battements de coeur.

Jusqu’à ce qu’un bruit assourdissant retentisse. Un éclat de roche projeté dans le ciel. 

Non, pas un éclat de roche. Sa forme était trop singulière. 

Un oeuf. Cela ne pouvait être qu’un oeuf. 

Ma curiosité était bien trop grande pour que la prudence puisse l’emporter. Je rajustai le masque de cuir sur mon visage, pour m’assurer d’être entièrement protégée, et m’approchai du cratère que l’oeuf avait creusé dans sa chute.

Il était là, au creux de la terre, toujours rougeoyant. 

Soudain, un bruissement d’Ailes. Je préférai me tapir dans l’ombre d’un pic rocheux. Je pouvais tout observer de ma cachette.

Une demi-douzaine de Fées, dont je ne reconnus pas le peuple, volaient droit vers l’oeuf. Il avait commencé à se craqueler, et elles s’affairaient autour de lui, retirant un à un les morceaux de coquille brisée. Puis un cri. Aigu, presque imperceptible pour un humain.

C’était un Dragon. Un adorable bébé dragon, ou dragonneau. 

Je restai à observer durant de longues minutes. Je vous ferai grâce de tous les détails de cette aventure. Sachez seulement que je finis par entrer en contact avec ces Fées dont je ne connaissais pas l’existence. Elles m’accueillirent avec bonheur et joie dans leur village, ravies d’avoir enfin une visiteuse, car rares étaient ceux qui osaient s’aventurer sur ces terres, encore plus rares étaient ceux qui survivaient à l’air brûlant. 

Elles m’apprirent quantité de choses étonnantes sur leur peuple. Elles étaient ce qu’on appelle des Fées Draconniques. Elles vivent parmi les dragons, qu’ils soient des espèces communes ou nés de l’union entre la magie et la terre en fusion. Certaines vont jusqu’à les chevaucher : leur rôle est de protéger leur monde, notre monde, des intrusions. Sans relâche, Fées et Dragons patrouillent ensemble dans les Cieux, dissimulés par des charmes d’invisibilité, ce qui explique que peu d’entre nous en aient jamais vu en dehors de leurs terres.

Il faut également noter que ce genre de Dragon choisit sa Fée, comme la baguette choisit son sorcier, et n’en laissera aucune autre sur son dos voler.

Lorsqu’un Dragon donne sa vie pour protéger le Royaume, sa Fée fusionne avec lui : c’est alors qu’elle devient une Fée Vénérable, qui portera sur ses Ailes le souvenir de son défunt compagnon d’armes. Ces Fées sont alors chargées d’enseigner aux plus jeunes l’art de chevaucher et apprivoiser son dragon.